Ouvrage autrefois le plus puissant de la ville, et clé de sa défense durant la renaissance chalonnaise, le bastion Saint Pierre doit son nom à l'abbaye incorporée à l'intérieur de son enceinte lors de sa création. Il occupait autrefois le point culminant de la ville à 20 mètres au dessus de la Saône. Il est l'oeuvre de l'ingénieur siennois Girolamo Bellarmato. De par l'apparition du boulet de canon en fonte, les fortifications médiévales se révèlent incapables de défendre les places. En France, les ingénieurs mettent en place des galeries de contremine (ou d'escarpe), apparues pour l'édification du château de Dijon par Louis XI (1477). Ce sont des couloirs cheminant dans les faces et les flancs de l'ouvrage, desservant des casemates percés d'embrasures. Ils permettent d'assurer la circulation à couvert de la garnison pour relier les emplacements du combat, de prendre l'assaillant à revers, de tirer dans le fossé par les meurtrières, d'écouter (l'une de s attaques redout ables étant le creusement de galeries permettant d'installer des mines explosives faisant s'effondrer la muraille), et de lancer, à partir de la galerie, des " galeries de contremine boisées " pour empêcher les assaillants de parvenir au pied de la muraille par voie souterraine. Des bouches d'aération permettent également de laisser s'échapper les fumées, tandis que les murs sont plus bas qu'antérieurement, les maçonneries enterrées résistant mieux aux assaillants.
En Italie, les recherches pour protéger les tours d'artillerie mènent à calculer la distance entre chaque ouvrage en fonction de la portée des canons, afin de pratiquer des tirs croisés ne laissant subsister aucun angle mort en avant des ouvrages : ceux-ci adoptent donc une forme pentagonale et deviennent des bastions (1515) ; ce principe est repris en maçonnerie à partir de 1530 : la maçonnerie, peu épaisse, ne sert qu'à soutenir la terre qui remplit l'intégralité du volume de l'ouvrage.
Monument Historique
Publicité |