|
|
 |
Publicité |
Saint-Julien des Églantiers : un trésor discret qui refuse de s'éteindre
Au coeur de Pré-en-Pail-Saint-Samson, l'église de Saint-Julien des Églantiers se dresse comme une survivante. Construite à la fin du XIXᵉ siècle sous l'impulsion de Mgr Wicart, évêque de Laval, elle a vu naître autour d'elle un village entier, comme un refuge d'humanité attiré par sa présence.
Son architecture néo-gothique, aujourd'hui apaisée et silencieuse, garde encore la beauté de son décor religieux : tympan sculpté, clés de voûte, chapiteaux, fonds baptismaux... autant de vestiges d'une ferveur ancienne qui semble encore flotter dans l'air.
Mais c'est dans le choeur que la lumière raconte l'essentiel.
Tous les vitraux et les deux rosaces polylobées sont des oeuvres du Carmel du Mans : un ensemble d'une très grande facture, de première génération, dont la qualité et la finesse frappent quiconque prend le temps de lever les yeux. Dans leurs couleurs, on perçoit la maîtrise rare des premières créations du Carmel, une sensibilité presque mystique qui a traversé les décennies.
Dans la nef, huit vitraux de la Grande Guerre, réalisés par les ateliers Alleaume, rappellent le sacrifice des enfants du village tombés au combat. Leurs visages, figés dans le verre comme dans un souffle, portent le poids d'une histoire que la communauté n'oublie pas.
Les statues qui ornent aujourd'hui le choeur sont celles, authentiques, qui se trouvaient autrefois dans l'église. Redécouvertes après des années d'oubli, elles ont retrouvé leur place d'origine. Certaines ont bénéficié du savoir-faire délicat de l'artiste Michel Chanteloup, qui leur a redonné éclat et dignité.
Saint-Julien des Églantiers a pourtant failli disparaître : en 1998, l'église devait être démolie. C'est la détermination des paroissiens, unie à celle de l'association locale, qui l'a sauvée in extremis. Le sol, dont les tomettes avaient été retirées en prévision de la destruction, a été remplacé grâce à la générosité de trois donateurs. Ce geste, simple et immense, a rendu à l'édifice sa stabilité et une nouvelle chance de vivre.
Aujourd'hui, les portes de l'église restent ouvertes. Non plus pour le culte, mais pour accueillir la vie autrement : concerts, expositions, rencontres, moments partagés... Des animations inscrites dans le calendrier de l'association font battre à nouveau ce lieu fragile mais vibrant, où le passé dialogue doucement avec le présent.
Autour, le village garde son charme d'antan. On y devine les anciens métiers ruraux, l'école d'autrefois, et la mémoire d'une communauté soudée.
Saint-Julien des Églantiers n'est plus un édifice abandonné : c'est un témoin, un symbole, un coeur sauvé par ceux qui l'aiment. Un trésor patrimonial qui, grâce à eux, continue de respirer.
11h /18h
Gratuit
| Publicité |